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Enjeux et défis actuels de l’épargne du point de vue des épargnants et des professionnels de l’industrie : commentaires

On ne peut que saluer les intentions des législateurs par rapport à la rémunération et à l’objectivité des conseils fournis aux investisseurs. Espérons que l’industrie canadienne emboîtera le pas et que cela entraînera la diminution des frais de gestion des fonds communs de placement canadiens qui sont réputés assez gourmands et qui viennent gruger le rendement à long terme.

Les conseillers sont de plus en plus encadrés, et ce, de différentes manières. Mon souhait : que le législateur travaille aussi sur d’autres segments de la chaîne qui est celle de l’ingénierie financière, qui, si elle n’est pas totalement opaque, donne naissance à des produits financiers complexes, disponibles sur le marché de détail.

Je suis heureuse de constater que les institutions financières représentées ici ont effectivement osé se démarquer et peuvent inclure dans leurs indicateurs de performance ESG l’indépendance de leur structure de rémunération.

En effet, les conseillers financiers qui travaillent pour la caisse d’économie solidaire, pour la caisse le Chaînon, pour Fondaction, pour Bâtirente n’ont jamais été rémunérés avec une commission rattachée à la vente de produits, que ce coit des fonds communs de placement ou des actions de fonds de travailleurs ou tout autre produit financier. À la Caisse d’économie solidaire, c’est un choix de longue date de ne pas avoir de rémunération incitative ou de bonus de fin d’année par rapport à des objectifs de vente de produits.

Cela est cohérent avec le fait que tous, nous évoluons dans la mouvance de la finance socialement responsable. La cueillette d’épargne n’est pas qu’un volume à atteindre mais tend vers un objectif plus large, celui de permettre aux épargnants d’atteindre une meilleure autonomie financière, et de s’assurer que l’utilisation de leur épargne serve à construire une économie différente ou à améliorer la responsabilité sociale des entreprises.

Dans le domaine du financement, la caisse solidaire recueille l’épargne des individus et des organisations par le biais de Placement à rendement social pour financer notamment des coopératives, des logements sociaux, des organismes communautaires, le commerce équitable ou des entreprises d’insertion en emploi.

Les représentants de Fondaction recueillent l’épargne pour permettre d'investir dans des entreprises québécoises et assurer ainsi le maintien et la création d’emploi, tout en favorisant celles qui ont une gestion participative, qui sont des coopératives ou des OBNL ou qui sont soucieuses de l’environnement.

Les épargnants, qui se dotent d’un REER collectif avec les Fonds Bâtirente, placent leur argent en partie dans des grandes entreprises canadiennes cotées en bourse. Grâce à la politique de gestion des risques extrafinanciers de Bâtirente, leur argent sert de levier pour améliorer la responsabilité sociale de ces entreprises sur les aspects environnementaux, sociaux et de bonne gouvernance.

Dans ce large univers de la finance responsable, il y a plusieurs défis : pour les conseillers, il s'agit de bien connaître les clients, les caractéristiques financières des produits tout en présentant leur aspect socialement responsable; pour l’institution financière qui les engage, celui de leur assurer la formation adéquate sur ces volets; pour les manufacturiers de produits, celui de mettre à la disposition des intervenants une information accessible et transparente, notamment sur les processus de sélection ou les interventions auprès des entreprises cotées en bourse; pour les dirigeants, celui de mettre en place des législations.

Nous avons tous le mandat d’éduquer, de sensibiliser les épargnants sur les aspects qui sont encore largement méconnus de la finance socialement responsable.

Beaucoup de chemin parcouru pour les institutions nommées précédemment, mais beaucoup à parcourir pour d’autres…