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Introduction au volume 3, numéro 2

Ce numéro spécial de la Revue vie économique reproduit les actes du colloque « Développement minier : vers un nouveau modèle pour le Québec. Redevances, participation de l’État et stratégie industrielle », organisé conjointement par l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC) et HEC Montréal [1]. 

Avec l’émergence des nouveaux pays industrialisés d’Asie et d’Amérique latine, nous assistons à une croissance phénoménale de la demande en ressources naturelles. Au milieu des années 2000, rien ne semblait vouloir arrêter cet appétit en matières premières pour alimenter la nouvelle machine industrielle de ces pays. La Grande Récession y a cependant mis un frein assez subit. Malgré le fait que les spécialistes sont assez unanimes à penser que nous sommes véritablement au début d’un nouveau long cycle de croissance, les incertitudes économiques actuelles devraient cependant nous rappeler que nous restons inscrits dans un modèle de croissance insoutenable qui peut, à tout moment, dégénérer dans un cycle dépressif de long terme.

Au Québec, le gouvernement Charest a flairé la bonne affaire en faisant du Plan Nord sa pièce maîtresse pour se redonner un élan politique, avant les prochaines élections. Mais qu’en est-il réellement de ce Plan Nord ? Rencontrons-nous véritablement les conditions pour un nouveau cycle long de croissance ? Quels sont les conditions pour que le Québec profite collectivement de sa richesse en ressources naturelles ? C’est ce à quoi ce numéro répond. Et il le fait de façon magistrale puisque les contributions contenues dans ce numéro apportent des arguments, des faits et des propositions qui couvrent l’ensemble des facettes du développement minier au Québec.

J’irais jusqu’à dire que je n’ai jamais assisté à un colloque si pertinent : concentré en une demi-journée, affichant une brochette de spécialistes qui apportaient, chacun à leur manière, leur contribution à la construction d’un nouveau modèle de développement minier pour le Québec, il nous a livré une importante masse d’informations sur l’exploitation de nos richesses naturelles. Il permet de faire une contribution majeure sur un enjeu pour lequel le gouvernement du Québec fait tout pour en maquiller les relents de scandale, de vol éhonté de nos ressources. D’ailleurs le premier intervenant, Ugo Lapointe, affirmait d’emblée que ce colloque représentait un moment historique dans l’histoire minière du Québec.

Présentation des contributions

Ce numéro comprend les textes de présentation des quatre conférenciers principaux du colloque : Ugo Lapointe, porte-parole de Pour que le Québec ait meilleure mine, Normand Mousseau, professeur de physique et titulaire de la chaire de recherche du Canada en physique numérique des matériaux complexes, Yvan Allaire, professeur émérite de stratégie à l’UQÀM, ainsi que Jacques Parizeau, ancien premier ministre du Québec. Il comprend également les présentations des trois commentateurs qui les ont suivis dans la seconde partie du colloque, soit Renaud Lapierre, ancien sous-ministre adjoint au ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles, Jacques Fortin, professeur titulaire en sciences comptables, HEC Montréal, Denis L’Homme, économiste et ingénieur, ancien sous-ministre à l’énergie et membre de MCN21.

Ce numéro spécial de la Revue vie économique comprend en outre un texte d’Odile Rochon, chercheure à l’IREC, qui ouvre le dossier en produisant une large synthèse des enjeux et des solutions présentées pendant le colloque. Son texte servira en quelque sorte de présentation générale des différentes contributions de ce numéro. On y trouve également une contribution de Marc-Urbain Proulx, professeur d’économie à l’UQAC. Marc-Urbain, qui devait être le quatrième commentateur, a malheureusement été empêché de se rendre à Montréal pour le colloque. Il nous fait donc plaisir de lui donner l’occasion de présenter ses arguments dans le présent numéro.

Finalement, étant donné que les deux périodes de questions ont été particulièrement riches de commentaires, d’informations et d’arguments complémentaires, nous avons décidé de les rassembler dans un texte qui clôt cet excellent numéro. Ayant attiré près de 300 personnes, on peut dire que ce colloque fut un véritable succès.

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[1]  On peut consulter toutes les vidéos de ce colloque en allant sur le site des HEC Montréal.